Quand la stéréo a révolutionné notre façon d’écouter la musique dans les années 60

Août 1967. Pink Floyd sort The Piper at the Gates of Dawn. Un album majeur du rock psychédélique ? Oui. Mais surtout, une révolution sonore. Pour la première fois, un disque pop-rock utilise la stéréo comme un véritable outil de création musicale. Fini le son plat : place au relief sonore, aux panoramiques et à l’immersion, bientôt aussi à la radio en Belgique.

Pink Floyd ouvre la voie en 1967. Les sons semblent venir de droite, de gauche, de partout à la fois. L’effet est volontaire, soigné. Pink Floyd joue avec la stéréo pour créer une ambiance spatiale nouvelle, à mille lieues du mono classique. Écoutez Take Up Thy Stethoscope And Walk sur cet album de Pink Floyd.

La stéréo : une technologie des années 50, popularisée dans les années 60

La stéréophonie consiste à diffuser le son via deux canaux (gauche et droit), afin de recréer une sensation de profondeur et de direction. Elle existe depuis les années 30, mais les premiers vinyles stéréo commerciaux n’apparaissent qu’en 1958. Il faudra attendre les années 60 pour une adoption massive, d’abord dans le jazz et la musique classique, puis dans la pop et le rock.

Les studios d’enregistrement s’adaptent progressivement. Des effets de panning (déplacement du son entre les canaux) deviennent monnaie courante. L’expérimentation sonore explose, non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe.

L’âge d’or de la hi-fi et des chaînes stéréo

Avec la démocratisation des chaînes hi-fi modulaires, la stéréo entre dans les salons. Tourne-disques, amplificateurs avec réglage gauche/droite, enceintes séparées : l’écoute devient un rituel domestique. Une marque incarne cette révolution : Pioneer.

C’est aussi l’âge d’or des disques vinyles stéréo, avec des pressages soignés. Les amateurs collectionnent les versions stéréo des albums mythiques, dont certaines offrent une expérience d’écoute très différente des versions mono.

Les Beatles et l’art de la stéréo

Un autre chef-d’œuvre sonore arrive en 1967 : Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles. Le mix stéréo de l’album diffère radicalement du mono. La spatialisation, les effets, les contrastes : tout est pensé pour tirer parti des deux canaux. Un titre symbolise à merveille cette richesse sonore : Good Morning Good Morning

La radio aussi passe à la stéréo… lentement

Aux États-Unis, la radio FM stéréo devient un standard dès les années 60. En Belgique, il faudra attendre les années 90 pour que les radios privées puissent émettre avec cette qualité. Mais les radios publiques, comme la RTB, commencent déjà à expérimenter la stéréo à la fin des années 60. Et pour cause : l’explosion du transistor a lieu depuis quelques années, en Belgique comme partout ailleurs.

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