Nous sommes en 1977. Les ondes radios vibrent au son des basses lourdes du disco. Les Bee Gees et Donna Summer règnent en maîtres sur les classements. Pourtant, c’est une douceur au piano qui va créer la surprise. Un jeune homme de 23 ans, au brushing impeccable et au regard bleu acier, s'apprête à conquérir le monde avec une simplicité déconcertante : Richard Clayderman.
De Philippe Pagès à Richard Clayderman
Avant de devenir l'icône romantique que l'on connaît, le pianiste s'appelait tout simplement Philippe Pagès. Formé au Conservatoire de Paris, ce jeune talent passe une audition décisive quelques mois plus tôt. Il se retrouve face à 20 autres pianistes pour interpréter une composition de Paul de Senneville.
Son atout ? Un toucher d'une délicatesse absolue. Les producteurs sont sous le charme, mais un détail coince : "Philippe Pagès", cela sonne trop français pour une carrière mondiale. Pour conquérir l'international, il adopte le nom de son arrière-grand-mère. Richard Clayderman est né. Un patronyme prononçable aussi bien à Londres qu'à New York, taillé pour le succès.
Un pari risqué face à la vague disco
Sortir une ballade romantique au piano en pleine fièvre du samedi soir était un pari fou. Le producteur de l'époque, prudent, estimait qu'une vente de 10.000 exemplaires serait déjà une belle victoire.
La réalité va pulvériser toutes les prévisions.
Contre toute attente, le public plébiscite cette "douceur absolue". Ballade pour Adeline ne se contente pas d'être un succès d'estime : le 45 tours s'arrache. Le compteur s'affole pour atteindre le chiffre vertigineux de 22 millions d'exemplaires vendus à travers le monde.