Le 14 avril 1977, Richard Clayderman fait irruption dans la lumière avec Ballade pour Adeline. Mélodie limpide, toucher délicat : le 45 tours dépasse toutes les attentes et s’envole vers 22 millions de ventes. Un piano qui, contre le disco, impose la douceur absolue.
Nous sommes le 14 avril 1977. Happy Day pour Philippe Pagès. Ce jeune pianiste de 23 ans s'empare d'un prénom féminin, qui va changer sa vie et fait sa première télé chez Danielle Gilbert.
Quelques mois plus tôt, le jeune garçon formé au Conservatoire de Paris effectue une audition parmi 20 autres pianistes pour l’enregistrement d’une ballade composée par Paul de Senneville, déjà à l'origine de plusieurs musiques de film.
Son toucher délicat et sa technique séduisent immédiatement les producteurs, qui semblent déceler chez ce blondinet impeccable... un immense potentiel.
Problème : Philippe Pagès, ça sonne très français. Pour faciliter sa carrière internationale, il devient Richard Clayderman.
Un nom qui n'est pas choisi au hasard. C'est une référence au nom de sa arrière-grand-mère. Et c'est surtout facile à prononcer à Londres et à New York.
Quelques mois plus tard, le 45 tours est prêt et, dès les premières notes de "Ballade pour Adeline", on comprend qu'on a affaire à une petite bombe...
Bon, remettons ce piano dans le contexte de l'époque, 1977. Les radios sont dominées par la musique disco, donc rien n'est gagné d'avance. Et c'est précisément ce qui rend son succès d’autant plus remarquable (et singulier).
Son producteur pense qu’un score de 10 000 exemplaires serait déjà un succès, mais les ventes vont dépasser TOUTES les attentes. Le monde entier s'emballe et, hop, nous voici déjà à 22 millions d'exemplaires !
La recette ? La simplicité et la pureté de sa mélodie. La ballade suit une structure phrasale classique avec une introduction de deux mesures, un thème principal et une reprise d’octave plus haute. C’est un génie commercial, d'accord, mais du génie !
Clayderman est prophète en son pays, mais il est surtout invité partout dans le monde... notamment dans des émissions télé aux États-Unis, où il devient une immense star...
"Ballade pour Adeline" n'est plus une musique, c'est un monument, notamment en Chine où le titre a été omniprésent dans les lieux publics à l’ouverture du pays vers l’Occident.
Richard Clayderman a souvent exprimé son étonnement face à la carrière que ce morceau lui a offert, avouant qu’il n’avait jamais envisagé une telle destinée. Pour lui, cette composition contient “quelque chose de limpide et d’évident”, une mélodie simple qui (et il a probablement raison) transcende le temps....
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces 2 décennies