Décembre 1965 : Serge Gainsbourg publie Qui est in, qui est out, titre pop et ironique enregistré à Londres. Adopté par Salut les Copains, le 45 tours le propulse vers la gloire yéyé. Une bascule décisive avant Bardot, Birkin… et ses chefs-d’œuvre à venir.
Nous sommes en décembre 1965. Un 45 tours va ENFIN offrir à Serge Gainsbourg une petite place au soleil. Jusqu'ici, il n'a pas eu beaucoup de chance avec le succès. Sa période jazz et percussions n'a pas vraiment été reconnue par le public.
D'ailleurs, quelques mois plus tôt, en février 1965, Barbara propose à Gainsbourg de faire une série de concerts avec elle. Devant l'hostilité du public, il choisit de mettre un terme à cette collaboration. Et cette frustration sera tenace : Serge ne remontera pas sur scène avant 1979.
Son seul fait d'arme, jusqu'ici, c'est Couleur Café, mais à sa sortie en 1964, c'est très, très loin d'être un succès...
En 1965, Gainsbourg sent qu'il doit changer quelque chose dans sa manière d'écrire et de composer. Dont acte. Il n'a jamais été très ye-ye, mais il sait qu'il faut évoluer de plus en plus vers un son pop, s’éloigner du jazz et des premiers styles plus sensibles de sa carrière.
Une chanson va lui permettre de s’adresser au public des yé-yé, dont il critique pourtant à la fois le style et les paroles.
“Qui est « in » qui est « out »” devrait faire l'affaire. Cette chanson, libérée en décembre 1965, marque une étape importante dans sa carrière, puisqu'il se laisse influencer par la scène franco-anglaise de l’époque.
Le titre reflète d'ailleurs le regard ironique de Gainsbourg, jouant sur les notions “in” et “out” qui marquent la culture pop et la jeunesse des années 60.
Le disque est enregistrée à Londres. Et cela s'entend...
Bingo, le 45 tours est adopté par "Salut les copains" et c'est parti pour la gloire. Cette chanson va d'ailleurs le mener à collaborer avec de grandes figures de l'époque comme la magnifique Brigitte Bardot, à qui il va écrire “Harley Davidson” et “Bonnie and Clyde”.
Serge Gainsbourg devient alors un auteur-compositeur-interprète incontournable de la pop française. Un peu à part, certes, mais seul capable d’allier provocation, style et mélodie dans l'air du temps. Classique et jazz sont rangés de côté.
Résultat ? Quelques mois plus tard. Serge Gainsbourg est invité, en avril 1966, à participer à la « photo du siècle » avec quarante-cinq autres vedettes françaises du mouvement yéyé... Bref, la boucle est bouclée...
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces 2 décennies