Nous sommes en décembre 1967. Happy day pour Serge Gainsbourg. Il a réussi à convaincre Brigitte Bardot d'entrer dans un studio à Paris. Objectif : enregistrer tout un album, mais avant cela, un titre en particulier, inspiré d'un film d'Arthur Penn de 1967 (lui aussi).
Ce film américain raconte l'épopée d'un célèbre couple de braqueurs-criminels du gang Barrow, quelque part dans les années 30.
À l'affiche de Bonnie et Clyde, un duo de légende, Warren Beatty et Faye Dunaway....
En 1967, Serge Gainsbourg entame une relation artistique, mais surtout amoureuse avec Brigitte Bardot, pour qui il se met composer. Premier essai : Bonnie et Clyde.
Serge Gainsbourg puise son inspiration directement du film, mais aussi du poème « The Trail’s End », rédigé par Bonnie Parker alors qu’elle savait sa fin proche. Bardot, passionnée par le projet, se laisse convaincre. Elle encourage même Gainsbourg à écrire ce titre malgré leur relation artistico-sentimentale.
La voix de Brigitte est fabuleuse, mais sait-elle chanter ? Rien n'est moins sûr. Gainsbourg opte donc pour une narration parlé-chanté, en reprenant la première strophe du poème de Bonnie Parker, installant une ambiance fatale... et terriblement sensuelle... Et ça commence comme ça...
L’arrangement musical pop psychédélique accentue la tension du récit. C'est du Gainsbourg amoureux pur jus. La voix de Bardot apporte une douceur contrastant avec la gravité de l'histoire. Le succès est immédiat. Cette chanson, c'est comme un film. D'ailleurs, le titre reste, aujourd’hui, l’une des pièces maîtresses du répertoire français, tant elle souligne l’audace littéraire et la parfaite maîtrise syntaxique de Serge Gainsbourg.
Le couple est très demandé. Gainsbourg et Bardot vont même chanter sur scène, costumés et armés, mimant la complicité dangereuse du véritable couple légendaire...
En France, le 45 tours entre dans le classement la deuxième semaine de février 1968. Chez nous, en Belgique, au même moment, le single se classe durant huit semaines et fera partie des meilleures ventes de l'année... Il portera l'album Initials BB, qui sortira en juin 1968...
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces 2 décennies