En janvier 1968, bien avant Paris, Leuven devient l’épicentre de la contestation étudiante belge. La scission linguistique, les tensions académiques, et le slogan « Walen buiten » marquent l’histoire. Ce Happy Day catalyse une révolution qui inspirera le célèbre mai 68 français.
Nous sommes en janvier 1968. Happy Day pour la contestation estudiantine flamande. Bien avant Paris, le Quartier latin et les barricades, c'est en Belgique que la jeunesse universitaire gronde. Elle n’a pas attendu que la Sorbonne s’agite. C’est à Leuven que la première étincelle a jailli. Ambiance d'époque.
"Ontslag VDB", c'est un slogan qui signifie littéralement «VDB Démission ». Dans le contexte des manifestations belges de 1968, cette exclamation vise directement le Premier ministre de l’époque, Paul Vanden Boeynants. Les manifestants réclament son départ du gouvernement, notamment en lien avec la crise linguistique et universitaire autour de Louvain.
Les évêques francophones annoncent le 14 janvier 68 leur intention de rester à Leuven. Ils proclament le caractère intangible de l’université. Il n'en fallait pas moins pour mettre le feu aux poudres et mobiliser l’ensemble de la communauté académique flamande.
Cette affaire traîne depuis 7 ans, comme le reconnait cet habitant de Leuven...
Et pour cause, en janvier 1968, la plus ancienne université catholique du pays se retrouve au cœur d’un brasier politique, linguistique et culturel. La question de la scission entre francophones et néerlandophones, déjà sous-jacente, devient explosive.
Des slogans apparaissent, comme le fameux « Walen buiten », signe d’une tension qui dépasse largement le simple cadre des bancs d’école. Michel Molitor, professeur émérite à la Faculté des sciences sociales et politiques de l'UCLouvain, se souvient.
On le sait, Louvain-La-Neuve naîtra de cette scission. En attendant, pendant que Paris n’a pas encore levé le poing, Leuven bouillonne. Les étudiants occupent les locaux, discutent, se mobilisent contre une vision jugée archaïque de l’enseignement, mais aussi pour une meilleure reconnaissance de la Flandre et du flamand.
Puis, quand mai 68 embrase la France, la Belgique a déjà fait le gros du travail. Les revendications de Leuven entrent en résonance avec la vague contestataire internationale. Les espoirs de changement, la volonté d’émancipation des jeunes générations : tout s’entrechoque et se nourrit mutuellement, de Bruxelles à Paris, de Leuven à Berkeley.
Le 14 janvier 1968 est-il un happy day ? Il y a débat. “You say goodbye, I say hello.” Avec Louvain-La-Neuve, la Wallonie devra faire preuve d'audace pour créer un nouveau pôle académique en Brabant wallon. Certains estiment que sans les événements de Leuven, la Belgique ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Pas plus que le mai 68 français, d’ailleurs, qui s’en est largement inspiré.
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces deux décenn