Happy Days

1960, Henri Salvador sort « Faut rigoler », un hommage joyeux à Boris Vian

14 janvier 2025 | 3 min 45 sec

Le 1er juin 1960, Henri Salvador sort Faut rigoler, une satire joyeuse co-écrite avec Boris Vian. Inspirée d’un souvenir d’enfance et pleine de malice, la chanson rend hommage à Vian, disparu en 1959. Succès instantané, elle consacre Salvador comme un maître de l’humour musical.

Nous sommes le 1er juin 1960. Happy Day pour un chanteur né à Cayenne. Déjà bien installé dans le cœur des francophones, Henri Salvador va sortir de son chapeau un petit « cha-cha-cha » qu'il a composé deux ans plus tôt avec un certain Boris Vian.

« Faut rigoler » sort début juin 1960. La musique, c’est Salvador lui-même qui la compose. La plume, c'est celle de Boris Vian. Leur ambition : se moquer du petit monde du rock and roll, car leur passion, c'est le jazz !

Henri Salvador et Boris Vian ont l’habitude d'écrire des chansons ensemble. Henri Salvador improvise au piano et Boris Vian rédige les textes dans la foulée.

« Faut rigoler » naît (justement) d'une anecdote. Henri Salvador raconte à Boris Vian que, petit, un de ses professeurs aux Antilles lui parlait de « leurs ancêtres les Gaulois », une expression qu'il trouve à la fois drôle et absurde. C'est à partir de ce souvenir que la chanson est écrite en 30 minutes à peine.

Mais pourquoi a-t-il fallu deux ans pour que sorte cette petite farce ? Parce que le 29 juin 1959 survient un événement tragique.

Boris Vian décède prématurément sur le coup de 11 heures. Il assiste à une projection de travail, contrarié par certaines images du film dont il restait à composer la musique.

Voilà son comparse, Henri Salvador, orphelin d'un ami, mais bien décidé à lui rendre hommage avec une chanson où peut entièrement se déployer le rire communicatif et la malice à toute épreuve de Salvador.

En reprenant la maxime « Nos ancêtres les Gaulois », récitée à l’école, il se moque gentiment de ce décalage entre son propre univers et celui de ces hommes qu'il ne reconnaît pas vraiment....

La légende raconte que René Goscinny et Albert Uderzo auraient trouvé un écho dans ces couplets guillerets pour imaginer les aventures d'Astérix et Obélix. Le succès est immense. On voit Salvador régulièrement dans les émissions de variétés, notamment chez Maritie et Gilbert Carpentier. Et comme il est drôle, il obtient même, en première partie de soirée, sa propre émission sur l'ORTF, « Salves d’Or ». Avec un générique à son image, parfaitement jazz !

Tout le monde l'adore. Même le Général de Gaulle déclare qu'il ne rate jamais ses émissions !

Un an après la mort de son ami Boris Vian, le 1er juin 1960 est un happy day qui prouve qu'avec un brin d'intelligence et de bonne humeur, on peut franchement rire de tout, y compris des livres d'histoire...

A la suite...

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1960, Henri Salvador sort "Faut rigoler", un hommage joyeux à Boris Vian
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