Le coup de coeur littéraire

La critique littéraire: « La porteuse de lettres » de Francesca Giannone

7 juin 2025 | 2 min 29 sec

Premier roman de Francesca Giannone, La Porteuse de lettres est un succès phénoménal en Italie. En 1934, Anna devient la première postière d’un village du sud. Un portrait de femme libre, courageuse, au cœur d’une société figée dans ses traditions. Émouvant et puissant.

Il y a des romans qui vous enveloppent comme un châle au parfum d’antan. La Porteuse de lettres, premier roman de Francesca Giannone, est de ceux-là. Publié chez Albin Michel, ce livre au succès retentissant en Italie s’inspire du destin réel de l’arrière-grand-mère de l’autrice. Une femme hors du commun, dont l’histoire résonne profondément avec notre époque.

Nous sommes en juin 1934. Anna, jeune femme du nord, quitte sa région d’origine pour suivre son mari Carlo dans son village natal, Lizzanello, au cœur des Pouilles. Elle découvre un monde rural figé, pesant, régi par des règles tacites, par la religion, le silence et l’obéissance. Un monde où une femme doit tenir sa place : à la maison, discrète, soumise.

Mais Anna n’est pas de celles qui se taisent.

Elle lit, elle pense, elle observe. Elle refuse d’abdiquer son indépendance. Contre l’avis de son époux, elle passe l’examen des services postaux. Et réussit. La voilà première femme factrice du village. Une révolution à l’échelle d’une petite bourgade. Jour après jour, elle distribue le courrier, mais surtout, elle devient la confidente muette d’un peuple tiraillé entre guerre, pauvreté, exil et passions secrètes. Elle devient la mémoire vivante des non-dits.

Francesca Giannone dresse un portrait vibrant de cette femme libre et résolue, avec une plume délicate, sensible et engagée. À travers Anna, c’est tout un pan de l’histoire italienne qui renaît, celui des femmes invisibles, de leur courage quotidien, de leur soif d'émancipation.

Mais La Porteuse de lettres, c’est aussi une histoire d’amour, de transmission, de fidélité à soi-même. Et c’est, au fil des pages, un roman qui nous murmure que parfois, les plus beaux combats sont ceux qu’on mène en silence, dans les gestes simples, dans le courage ordinaire.

À glisser absolument dans sa valise ou son sac de plage. Parce qu’Anna, une fois rencontrée, ne vous quitte plus.

A la suite...

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Le coup de coeur littéraire avec Christine Calmeau

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La critique littéraire: "La porteuse de lettres" de Francesca Giannone
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