Ancien des services secrets français, Jack Beaumont nous plonge avec Un homme sans nom (Le Livre de poche) dans les arcanes de l’espionnage moderne. Un roman haletant, porté par une authenticité rare et un réalisme qui donne le vertige.
Le roman d’espionnage, genre souvent dominé par les Anglo-Saxons, trouve en Jack Beaumont une voix française aussi crédible que captivante. Avec Un homme sans nom, désormais disponible en format poche chez Le Livre de poche, l’auteur – ancien agent de la DGSE, qui écrit sous pseudonyme – nous offre un récit où chaque détail transpire l’expérience vécue.
Au cœur du livre, Alec de Payns. Agent secret chevronné, il maîtrise l’art des identités multiples, ces « légendes » patiemment construites pour disparaître derrière ses missions. Tout commence en Sicile, lors d’une opération qui vire au fiasco : Alec découvre qu’une taupe a infiltré son équipe. L’échec résonne comme une menace directe et une enquête interne est déclenchée.
Rapidement, Alec se retrouve plongé dans une nouvelle mission, cette fois au Pakistan, où il doit infiltrer une usine soupçonnée de fabriquer des armes chimiques camouflées dans des produits agricoles. Ce qui n’était qu’un doute devient une certitude : un complot terroriste d’envergure se prépare.
Entre mission sabotée en Méditerranée et menace d’attaque sur le sol français, la tension monte d’un cran. Alec doit avancer dans un univers où la confiance est impossible, où chaque allié potentiel peut se révéler un traître. Et, tandis que le danger se rapproche, ce n’est plus seulement la sécurité nationale qui est en jeu, mais aussi la vie de sa propre famille.
Briefings, débriefings, filatures, tensions permanentes : le lecteur est plongé au cœur du quotidien des services secrets. Loin des clichés hollywoodiens, Jack Beaumont décrit un monde rugueux, réaliste, où les dilemmes humains comptent autant que les enjeux géopolitiques. Cette authenticité, nourrie de son passé d’agent, confère à ce roman une intensité rare.
Un homme sans nom est plus qu’un simple thriller : c’est une immersion dans les coulisses d’un métier où chaque erreur peut être fatale. Un récit haletant, tendu comme un fil, qui confirme que l’espionnage français a trouvé sa plume.
Le coup de coeur littéraire avec Christine Calmeau