Claude François : découvrez son enfance avant la célébrité

Claude naît le 1er février 1939 à Ismaïlia, en Égypte : il grandit sur les rives du canal de Suez. Son père, Aimé François, est alors cadre dans la Compagnie du canal. Sa mère, Lucia Mazzeï, d'origine italienne, est passionnée de musique… et cela va jouer un rôle déterminant dans la vie de "Cloclo".

Le petit Claude mène une enfance plutôt confortable dans cette Égypte coloniale francophone, bercé par les valses, les chansons napolitaines et les standards américains que sa mère écoute à la radio. Très tôt, il montre un intérêt pour la musique, même s’il rêve d’abord de devenir... pilote de ligne. Il aime déjà le rythme, les percussions, et tape sur tout ce qu’il peut.

Le mal aimé

Une chanson comme "Le mal aimé", sortie bien plus tard, en 1974, résonne comme un miroir lointain de cette enfance en décalage — où il se sent parfois incompris, tiraillé entre les exigences paternelles et ses envies d’évasion artistique.

En 1956, tout bascule. Le président Nasser nationalise le canal de Suez. Comme beaucoup de familles européennes installées en Égypte, les François doivent quitter le pays dans l’urgence. C’est l’exil. Ils s’installent à Marseille, puis à Monaco. Claude entre dans l’âge adulte sans ressources. Il enchaîne les petits boulots : magasinier, groom, comptable… Mais la musique l’attire. Il joue dans les orchestres de bals, notamment dans les hôtels de la Côte d’Azur, en tant que batteur. Il commence aussi à chanter, discrètement.

Elles sont toutes belles, belles, belles

Malgré les difficultés et un père très strict qui désapprouve sa passion pour la scène, Claude ne renonce pas. Il monte à Paris au début des années 60, dort parfois chez des amis musiciens. Il se présente à des auditions, se fait remarquer. En 1962, il sort "Belles ! Belles ! Belles !", une reprise adaptée d’un titre d’Everly Brothers, qui devient un succès. Il est né une deuxième fois, mais cette fois-ci sous les projecteurs.

Cette jeunesse entre deux mondes — Égypte cosmopolite et France de la reconstruction — forgera l’homme de scène acharné qu’il deviendra. De ses années passées dans les bals populaires, il gardera le sens du rythme. De son enfance mouvementée, une rage de réussir. Et d’une certaine solitude intérieure, il tirera ces chansons intimes que des générations de fans chantent encore aujourd’hui.

Pour redécouvrir les premiers tubes de Claude François, écoutez Nostalgie+, la radio de nos idoles.