La Belgique interdit les cigarettes électroniques jetables pour protéger les jeunes du tabagisme et réduire les déchets électroniques. Première en Europe à adopter cette mesure stricte, elle vise une génération sans tabac d'ici 2037. Un pas clé soutenu par la Fondation contre le Cancer.
Pourquoi la Belgique a-t-elle pris la décision d'interdire complètement la vente de cigarettes électroniques jetables?
La Belgique a interdit ces produits pour deux principales raisons: d'abord pour protéger la santé publique, et en particulier celle des jeunes et ensuite pour des préoccupations environnementales. Les cigarettes électroniques jetables sont très populaires chez les jeunes, notamment à cause de leurs arômes attractifs, leurs packagings, leurs gadgets... Elles contribuent à l'initiation au tabagisme et à la dépendance à la nicotine. Par ailleurs, elles génèrent une quantité importante de déchets électroniques, difficiles à recycler, ce qui est en contradiction avec nos objectifs écologiques.
La Belgique est-elle pionnière en Europe sur ce sujet ?
Oui, la Belgique est le premier pays de l'UE à adopter une interdiction aussi stricte. D'autres pays observent cette mesure, et nous espérons qu'elle servira d'exemple pour des initiatives similaires ailleurs en Europe. C'est une avancée importante dans la lutte contre le tabagisme et pour la protection de l'environnement.
Quelles seront les prochaines étapes pour réduire l'impact des cigarettes électroniques en Belgique?
Nous continuerons à plaider pour des restrictions sur les arômes, un contrôle renforcé des points de vente, et une réglementation claire pour les cigarettes électroniques rechargeables. L'objectif final reste une génération sans tabac d'ici 2037.
Quel a été l'impact des "puffs" sur les jeunes en Belgique?
Les autorités belges ont constaté une prolifération des produits sur le marché
Les cigarettes électroniques jetables ont connu un véritable essor ces dernières années. Leur faible coût, leur facilité d'utilisation et leur marketing ciblant les jeunes (avec des designs attractifs et des saveurs sucrées ou fruitées) ont entraîné une large diffusion. Cette prolifération a rendu difficile pour les autorités de réguler efficacement leur commercialisation et d'évaluer leur conformité aux normes en vigueur.Les contrôles réalisés par les autorités belges ont mis en lumière plusieurs infractions
Bien que la vente de cigarettes électroniques soit interdite aux moins de 18 ans en Belgique, ces produits étaient facilement accessibles aux jeunes, notamment via vente physiques ou en ligne. Certains dispositifs jetables ne respectaient pas les normes européennes de sécurité ou de qualité, comme les limitations sur la concentration de nicotine ou la taille des réservoirs.
Les fabricants et distributeurs ont souvent enfreint les restrictions sur la publicité et le marketing des produits contenant de la nicotine, en ciblant explicitement un public jeune.
Une enquête récente a montré qu'un jeune sur quatre en Belgique connaît ces produits, et leur usage a doublé en quelques années. Le marketing coloré et les saveurs sucrées en font une porte d'entrée dangereuse vers le tabagisme. Cela représente une menace directe pour les efforts visant à réduire l'exposition des jeunes à la nicotine.
Quelle est la position de la Fondation contre le Cancer sur cette interdiction ?
La Fondation soutient pleinement cette interdiction. Nous avons milité activement pour qu'elle soit adoptée, car ces produits contournent les mesures de prévention mises en place depuis des années. Nous avons aussi insisté sur le fait qu'ils participent à la banalisation de la nicotine, tout en ayant un impact écologique catastrophique.
La lutte contre le cancer avec Sophie Adam