L’immunothérapie utilise le système immunitaire pour cibler les cellules cancéreuses et a amélioré les chances de survie, notamment pour les mélanomes avancés. Ce traitement innovant reste limité à certains cancers. La Fondation contre le Cancer déconseille les thérapies non validées.
Pouvez-vous expliquer ce qu’est l’immunothérapie et comment elle fonctionne ?
Bien sûr. L’immunothérapie est un traitement qui utilise le système immunitaire, notre système de défense naturel, pour aider à combattre les cellules cancéreuses. Normalement, le système immunitaire reconnaît ce qui est étranger, comme les virus ou les bactéries, et il détruit également des cellules anormales, y compris les cellules cancéreuses.
La chimiothérapie et la radiothérapie sont largement utilisées pour lutter contre le cancer et restent des traitements de première ligne. Elles combattent la maladie en s’attaquant directement aux cellules cancéreuses. Cependant, dans certains cas, ces thérapies peuvent entraîner des effets secondaires néfastes pour l’organisme, ou encore ne pas être très efficaces chez certains patients.
L’immunothérapie va, quant à elle, stimuler les défenses immunitaires de la personne atteinte d’un cancer. C’est son système immunitaire qui identifiera les cellules cancéreuses et les tuera. Les cellules cancéreuses savent parfois se cacher, et l’immunothérapie aide le système immunitaire à les repérer et à les attaquer plus efficacement. En somme, elle aide le corps à « comprendre » quelles cibles attaquer ou à empêcher les cellules cancéreuses de se cacher.
Et les résultats sont là?
Ces dernières années, l’immunothérapie a beaucoup progressé et a donné lieu à de nombreux succès. C’est le cas, par exemple, du mélanome avancé. Avec la chimiothérapie et la radiothérapie, le taux de survie à 5 ans était inférieur à 10 %. Aujourd’hui, grâce à l’immunothérapie, il est d’environ 50 %.
Dans quels cas utilise-t-on l’immunothérapie pour traiter le cancer ?
L’immunothérapie n’est pas utilisée pour tous les cancers ; elle dépend de nombreux critères médicaux. Elle est actuellement efficace pour certains types de cancers, comme le mélanome, le cancer du poumon, le cancer du rein, le lymphome hodgkinien, et certains types de leucémies. Des études cliniques sont aussi en cours pour explorer son efficacité sur d’autres types de cancers. C’est donc un traitement en pleine évolution.
On a récemment entendu parler de traitements d’immunothérapie proposés en ligne. Que faut-il en penser ?
Il est important d’être prudent. En Belgique, nous avons un excellent système de santé et d’oncologie, et les patients bénéficient d’immunothérapies approuvées et de recherches rigoureuses menées depuis plus de dix ans.
A la Fondation contre le Cancer, nous trouvons problématique de voir des propositions de traitement en ligne coûteuses et non remboursées , sans publications scientifiques partagées, par une société située en Irlande. Et sans garantie de prise en charge si les choses se compliquent, par exemple en cas d’effets secondaires.
Et c’était très couteux ? Ces propositions de traitement sont évidemment onéreuses, et non remboursées par le système de santé Belge, alors qu’en Belgique on rembourse la majeure partie des traitements démontrés efficaces.
Quel est le point de vue de la Fondation contre le Cancer à ce sujet ?
La Fondation contre le Cancer ne peut soutenir des thérapies telles que celles-là, dont l’efficacité n’est pas démontrée par des essais cliniques menés rigoureusement avec des résultats publiés et donc accessibles aux professionnels de la santé. Ce dont il s’agit ici s’apparente à une tromperie avec un objectif mercantile.
En résumé, le mieux est toujours en parler à un professionnel de santé qualifié, source d’information fiable et personnalisée. Ne prenez pas de décisions médicales sur la base de traitements non validés et coûteux en ligne. Et bien sur la Fondation contre le Cancer est là pour répondre aux questions via son service Cancer info: 0800 15 801.
La lutte contre le cancer avec Sophie Adam