Le 28 mai 1970 sort “L’Aigle Noir”, une chanson née d’un rêve et restée mystérieuse. Avec ce titre, Barbara signe son plus grand succès. Interprétation bouleversante, texte profond, arrangements somptueux : l’aigle s’élève… et Barbara revient au sommet.
Nous sommes le 28 mai 1970. Happy day pour Barbara. Elle ne le sait pas encore, mais « L'Aigle Noir » (qui sort aujourd’hui) va un jour devenir son plus grand succès.
Barbara a 40 ans. Elle vient de traverser une période difficile dans sa carrière, après un succès à l’Olympia en 1968 et une tentative un peu vaine de renouvellement qui l'éloigne de la musique, on ne sait pas très bien pourquoi.
Cette chanson, qui donnera le titre à son album, est écrite plus rapidement que les autres. Quinze jours environ.
C'est comme une urgence : il faut un dernier titre pour terminer l'album. C'est alors qu'elle retrouve, au fond d'un tiroir, un texte écrit bien plus tôt, inspiré par un rêve. Dans ce rêve, elle voit un aigle descendre vers elle...
Pourquoi ?
C'est tout ce qu'elle en dira, à l'époque, même quand on lui pose la question avec insistance...
Beaucoup pourtant, dont des psychanalystes, vont ce pencher sur ce texte. Certains y voient une référence à la barbarie nazie et à sa vie de petite fille juive traquée sous l’Occupation. D'autres vont découvrir une métaphore. L’aigle noir, c'est peut-être aussi le père de Barbara et la violence dont elle aurait été victime dans son enfance. Une phrase nous met sur cette piste, celle-ci :
La musique est composée en partie au piano, influencée par une sonate de Beethoven. L’enregistrement mobilise 36 musiciens et huit choristes, dirigés par Michel Colombier, au studio Gaité à Paris.
Le succès est immédiat. Il remet Barbara en scène, mais la pudeur l'oblige à se montrer économe d'apparitions télé pour défendre cette chanson. À vrai dire, Barbara n’a chanté « L’Aigle noir » à la télévision française que deux fois, dont une le 8 octobre 1970 dans l'émission « La Tête de l’art ».
Depuis le 28 mai 1970, ce texte puissant continue d’éveiller des analyses, des curiosités, des interprétations, sans jamais enfermer définitivement son sens. Comme l'a visiblement souhaité... Barbara jusqu’à la publication de ses mémoires...
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces 2 décennies