Happy Days

1963 : Salvatore Adamo entre en scène avec « Sans toi ma mie »

31 janvier 2025 | 3 min 59 sec

Le 1ᵉʳ janvier 1963, Salvatore Adamo enregistre « Sans toi ma mie », un titre au départ boudé par les radios. Grâce à la détermination de son père et aux juke-box des cafés, le succès éclate, lançant la carrière de celui qui deviendra une icône de la chanson francophone.

Nous sommes le 1er janvier 1963. Happy Day pour un tout jeune auteur-compositeur-interprète de vingt ans, encore inconnu du grand public. Il va bientôt enregistrer le titre qui fera basculer sa vie, trois ans après avoir remporté le prestigieux concours de Radio Luxembourg avec "La première fois que je t'ai vue".

Tendez l'oreille, c'est une pièce rare.

Salvatore Adamo naît en Sicile, à Comiso, le 1ᵉʳ novembre 1943. Pendant sept ans, il est fils unique. Son père, Antonio, répare des puits, sa mère, Concetta, femme au foyer. En 1947, la famille quitte l’Italie pour la Belgique. Pour éviter à leur fils de suivre la voie minière, ses parents l’orientent vers le journalisme. Élève solitaire et travailleur, Salvatore voit la famille s’agrandir : sept frères et sœurs naîtront entre 1950 et 1960, année où il remportera donc le concours de Radio Luxembourg.

Aux yeux de la profession, ce n'est pourtant pas gagné d'avance. Ce qui joue contre lui, c'est sa voix. Comme il l'ironisera, quelques années plus tard, dans une interview avec Denise Glaser...

Retour en 1963. Le jour même où il doit enregistrer son premier disque, il est censé passer un examen en journalisme. Le professeur refuse tout aménagement et lui inflige un zéro. Ironie du sort, ce coup du destin l’encourage à se tourner définitivement vers la chanson. Et vers sa première chanson, "Sans toi ma mie".

Le titre sort le 1er janvier, mais l’accueil est plutôt timide. Les radios ne sont pas convaincues par la voix particulière d’Adamo — on la qualifie même de « désagréable ». Les ventes stagnent. Mais voilà, les Italiens sont coriaces. Tout comme celui de Frédéric François, son papa est convaincu du potentiel de la chanson. Il démarche salles de spectacle, labels et, surtout, mise tout sur les juke-box installés dans les cafés. Et là, la magie opère : petit à petit, les gens se mettent à réclamer la chanson en radio.

Le succès finit par éclater. « Sans toi ma mie » reste plus de six mois dans les classements de 45 tours. Le 1er janvier 1963 restera donc le Happy Day d'un chanteur et de son père.

Quand on demande à Adamo les raisons de son succès, il répond avec beaucoup de modestie « J’ai sans doute gagné un concours de circonstances. J’étais là avec les chansons qu’il fallait au bon moment. Je ne sais pas à quoi ça tient. Je connais des tas d’artistes intrinsèquement plus talentueux que moi qui sont restés dans l’ombre. Il y a vraisemblablement le coup de pouce du destin. » Le destin, parlons-en : cette année-là, en 1963, grâce à Annie Cordy... il fera sa première télé. Le reste relève, à partir de ce moment-là, du talent de durer…

A la suite...

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1963 : Salvatore Adamo entre en scène avec "Sans toi ma mie"
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