1967, Charlie Chaplin prépare son dernier film. L'une de ses voisines, c'est Petula Clark. Retour sur leur improbable rencontre autour d'une chanson dans laquelle personne ne croyait, This is my Song.
Album photo 1967. Happy Day pour un vieux monsieur à gauche, debout, regard étonné. C'est Charlie Chaplin. Au piano, à droite, rayonnante, Petula Clark. Ensemble, ils vont créer une chanson qui n'était pas, à première vue, destinée à devenir un tube.
1967. Chaplin a 77 ans. Il travaille sur ce qui sera son dernier film, La Comtesse de Hong-Kong. C'est une comédie romantique avec un casting de rêve, Marlon Brando et Sophia Loren aux premières loges. Et c'est aussi un tournant dans la carrière de Chaplin. Il s'éloigne de ses classiques du cinéma muet pour réaliser une œuvre en couleur et avec des dialogues sonores. Chaplin y fait même une petite apparition, dans le rôle d'un steward. S'est-il trop éloigné du style qui a fait son succès ? Le film va essuyer pas mal de critiques. Le film, car la musique, elle, ne va pas connaître le même sort.
Chaplin veut que son film, "A Countess from Hong Kong", ait une bande originale mémorable. Initialement, il imagine cette mélodie comme un simple thème instrumental, mais rapidement, il décide de lui ajouter des paroles. Sa première idée ? Une voix classique, comme celle d’Al Jolson, mais il est décédé depuis des années. Alors, lui vient une idée. Pourquoi pas Petula Clark. Elle vient de signer un immense succès avec un titre de Gainsbourg.
La liaison entre Charlie et Petula est assez simple. Car elle possède une maison en Suisse, qui est voisine de la sienne. En septembre 1966, Claude Wolff, le mari et manager de Clark, reççoit une copie de la chanson. Il estime qu'elle a du potentiel. Problème : Tony Hatch, le collaborateur habituel de Clark, n'est pas de cet avis. Il refuse carrément de se charger de l'arrangement. Le label français Vogue engage alors Jacques Denjean, autre arrangeur à succès, mais son travail est refusé par Wolf.
Alors, finalement, ce sera le distributeur américain de Vogue va tout arranger et faire enregistrer la chanson à Los Angeles. Voilà, elle est prête cette chanson. Ce sera "This is my Song".
Petula Clark enregistre la chanson non seulement en anglais, mais également en français sous le titre "C'est Ma Chanson", avec des paroles de Pierre Delanoë. Ce qui est assez amusant, presque tragi-comique, c'est que Delanoë trouvait également que la chanson ne convenait pas à Clark. Peu importe, "C'est Ma Chanson" sera un succès, quoi qu'il en pense...
Et je vous ai gardé le meilleur pour la fin. Pour être très honnête, Petula Clark n'aimait pas tellement la chanson en anglais. Elle la trouvait démodée, notamment les paroles, des paroles que Charlie Chaplin avait tout simplement refusé de modifier. Le destin donnera tort à tout le monde, sauf à Chaplin. En ce happy day de 1967, il ne réussit pas l'examen du dernier film, mais s'offre son premier tube planétaire avec "This is my song"...
Happy Days est une séquence qui plonge les auditeurs dans leurs souvenirs d'enfance ou d'adolescence... bref, dans leurs plus belles années. Musique, découvertes, événements heureux, inventions : ce rendez-vous est immersif, diversifié et positif. Et, pour celles et ceux qui n'ont pas vécu ces deux décennies – ou qui sont né(e)s trop tard -, « Happy Days » sera un documentaire vivant. On y parle de concerts, de la carrière de nombreux artistes, de styles de Musique comme la pop, le rock, le jazz ou encore la variété française. Happy Days a également pour vocation de vous replonger dans le meilleur des années 60 et des années 70 à travers des souvenirs variés.