Happy Days

Goldman, l’enfant caché de Léo Ferré

16 septembre 2024 | 3 min 28 sec

Dans les années 70, Goldman n'a d'oreilles que pour la musique américaine. Et surtout Aretha Franklin, mais c'est un chanteur d'un autre genre qui va lui inspirer sa future carrière en français. Immersion en 1976 à Lille, au concert de Léo Ferré.

Happy Day en ce jour de 1976 pour un chanteur français qui, jusqu'alors, n'avait d'oreille que pour la musique anglo-saxonne. Une musique qu'il pratique avec son groupe Taï Phong.

Taï Phong est le groupe qu'il rejoint en 1975 après son service militaire dans l'armée de l'air. Au départ, il ne doit as chanter avec le groupe, mais tout simplement remplacer le chanteur, qui est malade. Et c'est un premier succès, plutôt inattendu, pour Sister Jane, qui va soutenir la sortie du premier album du groupe.

Mais voilà, 1976. Jean-Jacques Goldman assiste à un concert de Léo Ferre à Lille. Il est alors étudiant en école de commerce. Le déclic.

Goldman s'exprimera, bien plus tard, sur ce moment clé.

« Je me suis retrouvé cloué sur ma chaise. Je n'ai pas compris ce qui m'arrivait. Et puis j'ai compris que c'était possible en français, qu'il y a des mots qui peuvent tuer. Il est inhumain. Devant Ferré, qui que tu sois, tu es un petit garçon. Tous les mots comme poésie, mysticisme, dont quinze ans d'Éducation nationale avaient réussi à me dégoûter, je les ai compris. »

À partir de ce moment, tout va changer pour Goldman. Lui qui, jusqu'alors, a toujours déclaré que la chanson “Think” d’Aretha Franklin avait été pour lui une véritable révélation artistique, alors qu'il avait 17 ans.

Changement de registre. Il décide de s’exprimer en français et c'est ainsi que va se lancer sa carrière solo. Un revirement qui n'aurait sans doute pas pu voir le jour sans ce concert de Léo Ferré qui l’a laissé admiratif. Il sort en 1976, un premier 45 tours en solo qui contient deux titres : "C'est pas grave papa" et "Tu m'as dit". 

Les 2 titres passeront inaperçus. L'année suivante, en 1977, Goldman sort "Les nuits de solitude". Là encore, ce sera un coup d'épée dans l'eau. Il faudra attendre 1981 et "Il suffira d'un signe" pour qu'il devienne un chanteur connu et même REconnu. Ces titres, en français, écrits, composés et enregistrés à partir de 1976, eront réédités (bien plus tard!) dans un best of "Les Années Warner", qui sortira en 1984.

Une chose est sûre. Ce happy day de 1976 au concert de Ferré aura profondément changé le destin de Goldman. Même s'il devra attendre avant d'imposer sa patte dans la chanson française. Comme quoi, Léo avait raison, avec le temps va, tout s'en va.

A la suite...

Happy Days

Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces deux décenn

Happy Days
Goldman, l’enfant caché de Léo Ferré
00:00
00:00

Autres podcasts à découvrir