En 1976, Cerrone sort « Love in C Minor », ignoré en France mais devenu un hit disco aux USA grâce à une erreur d’envoi. Boudé au départ, ce morceau sulfureux lui ouvre les portes de New York et d’Atlantic Records. Le début d’une carrière folle et démesurée.
Nous sommes début 1976. Happy Day pour un jeune immigré Italien dont la famille a fui le fascisme, direction la France. Il s'apprête à connaître le plus grand bide de sa carrière, un bide qui finira tout de même par s'imposer, quelques mois plus tard, comme l'une des pièces maîtresses de boîtes de nuit américaines. Comme souvent, pour retracer le fil des événements, il faut appuyer sur Rewind...
Marc a 12 ans lorsque sa maman lui offre sa première batterie. Il reprend à son compte Chicago, Jimi Hendrix et Santana. Son premier groupe, il le fonde à l'école à 14 ans.
Parce qu'il lui faut un avenir, son papa l'oblige à étudier un métier, ce sera la coiffure pour le cinéma. Marc obtiendra d'ailleurs son diplôme avec mention.
Mais, Marc Cerrone n'a pas spécialement envie de devenir coiffeur. Alors, il fugue de chez ses parents et, de fil en aiguille, va devenir directeur artistique de 40 Clubs Méditerranée.
Son premier vrai groupe est formé en 1972, avec les meilleurs musiciens qu'il a trouvés au Club Med. Ce groupe, les Kongas, se fait repérer par Eddie Barclay. Tendez l'oreille, on y entend déjà une patte bien particulière...
Avec l'aide d'un ami qui possède un studio à Paris, il décide de créer une maquette début 1976 et il voit grand, puisqu'il va l'enregistrer à Londres. Titre choisi : "Love in C Minor" (l’amour en do mineur). Durée : une quinzaine de minutes, beaucoup trop long pour les radios, avec en toile de fond une musique de film pornographique américain.
Bien entendu, aucune radio ne diffuse ce titre et personne ne veut le produire. Il va alors fabriquer son album à ses frais. Voilà, "Love in C Minor" est sur le marché ! Petit extrait !
Ce qui n'arrange rien à ses affaires, c'est la pochette, où Cerrone pose avec une femme nue à genoux à ses côtés. Après tout, la musique s'inspire d'un film pornographique.
Résultat ? La distribution se fait en tout petit comité... Mais, le hasard fait qu’une enseigne, Champs Disques, envoie à New York un carton qui contient le disque de Cerrone, par erreur, à la place d'albums de Barry White défectueux.
Quelques malles postales plus loin, à NY, la pochette attire le distributeur, qui fait écouter “Love in C Minor” à des DJ avec ces fameux cris...
Une version pirate s'arrache alors entre dJ et "Love in C Minor" devient l'hymne des boîtes de nuit de l'autre côté de l'Atlantique. Cerrone l'apprend, il fonce à New York et se fait engager par Atlantic Records.
Quelques mois après le bide, c'est enfin le happy day tant espéré : Cerrone raconte que le label lui a ensuite laissé faire tout ce qu’il voulait. Il était avec les Jackson Five, Quincy Jones, Ray Charles… Le seul Blanc, c'était lui ! Et français, de sucroît.
Le fugueur s'installe à New York. Démarre alors pour lui une carrière qui sera marquée par TOUS les succès et, surtout, tous les excès…
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces 2 décennies