Avril 75. Une ballade sans refrain devient le slow incontournable de l’été. J’ai encore rêvé d’elle, duo fragile et sincère porté par la voix de Joëlle, s’impose. Numéro 1 en Belgique, million de disques vendus… et des draps qui s’en souviennent encore.
Nous sommes le 15 avril 1975. Happy Day pour un jeune groupe français dont l'histoire fait penser à un conte de fée. Leur nom ? "Il était une fois".
Ce jour-là, ils sortent un 45 tours au refrain un brin naïf : "J’ai encore rêvé d’elle".
Particularité de cette chanson de 3 minutes 39 secondes : elle est toute simple, lyrique et sans refrain.
Personne ne s’attend alors à ce que cette ballade devienne LE slow de l’été 75.
L’histoire du groupe, elle, commence deux ans plus tôt, autour de Joëlle, une chanteuse au sourire désarmant. Dans le chanson, la Franco-américaine donne la réplique à un certain Richard.
"J’ai encore rêvé d’elle" est écrit par le guitariste du groupe, qui raconte un amour perdu, une nuit sans sommeil, et l’espoir (un peu vain) de revoir celle qui s’est éloignée. Bref, ça ressemble beaucoup à une amourette de vacances, mais en version dramatique...
La mélodie est dépouillée, presque fragile, portée par un piano. Problème : la maison de disques hésite à mettre en avant ce titre, notamment pour cette phrase : « Je l'ai rêvée si fort que les draps s'en souviennent », mais la responsable de la programmation musicale de RTL, Monique Le Marcis, va convaincre la production que c'est un énorme TUBE en puissance. Et elle aura raison, la Monique !
Le 45 tours sort en avril, grimpe doucement dans les classements… puis explose à l’arrivée des beaux jours. En Belgique, le titre devient numéro 1 dès la mi-juin.
Tout l'été, c’est un succès énorme : plus d’un million d’exemplaires vendus, des passages télé à la chaîne, la chanson accompagne les amours de vacances, les départs en train, et les premiers chagrins.
Il existe aujourd'hui soixante-cinq versions de la chanson, par vingt-neuf artistes, dont évidemment une parodie gestuelle des frères Taloche, datant de... 1993.
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces 2 décennies