Le 19 mai 1978, Dire Straits, alors groupe inconnu et sans le sou, sort « Sultans of Swing », un hommage aux musiciens de bar. Repéré par un animateur de la BBC, le morceau attire les maisons de disques. Le succès est fulgurant, propulsant Dire Straits vers la gloire internationale.
Nous sommes le 19 mai 1978. Happy Day pour un groupe britannique, encore inconnu du grand public. Son nom, Dire Straits, ce qui fait référence à leur situation financière compliquée. En tout cas, à leurs débuts.
"Sultans of Swing" est composé en 1977 par Mark Knopfler. L'Écossais a alors 27 ans. Il vient de laisser tomber sa carrière de journaliste et de professeur d’anglais. Son objectif : se consacrer entièrement à la musique.
Jusqu'ici, il a à peu près tout fait, du prof au fermier en passant par des boulots dans des usines, comme il l'explique en 1977 à la télévision norvégienne.
Mark vit au sud de Londres dans un appartement qu'il partage avec deux autres garçons. D'un côté, son frère David, qui est lui aussi guitariste. De l'autre, John Illsley, qui est lui bassiste.
Le trio est rejoint par Pick Withers, qui deviendra le batteur du groupe.
Leur problème, c’est qu’ils sont dans le dèche, mais ils vont tout de même parvenir à réunir 120 livres sterling.
C'est la somme nécessaire pour enregistrer une maquette de cinq titres.
Sur cette maquette figure la toute première version de "Sultans of Swing". Elle donne ceci :
Mais d'où est venue cette idée ? "Sultans of Swing" naît de l'observation par Mark Knopfler d'un groupe de jazz dans un pub presque vide.
Ce n'est pas une légende. Le groupe a vraiment existé.
Malgré le peu des spectateurs, le chanteur lâche, à la fin de la prestation, "we are the sultans of swing" et il rigole. Car non, ces musiciens n'ont pas réellement l'apparence des sultans, même du swing.
"Sultans of Swing", version Dire Straits, c'est DOBNC un hommage à tous les musiciens de bar et de cabaret.
Mais revenons à notre maquette. Une fois ficelée, le groupe l’envoie à un ami pour avoir son avis.
Avant même de donner son avis, l'ami en question a déjà pris les devants. Il a fait passer la démo à Charlie Gillet, un animateur de BBC Radio London.
L'animateur de l'émission "Honky Tonk", qui est un succès d'audience à la fin des années 70, adore le titre. Et quand il aime un titre, il le passe plusieurs fois. Tous les soirs. Et ce, sans prévenir le groupe.
Et c'est ici que "Sultans of Swing" arrive aux oreilles de plusieurs maisons de disques, qui contactent la radio.
Quelques jours plus tard, Dire Straits signe avec Phonogram pour cinq 33T. Oui, ils signent directement pour plusieurs albums.
La maquette n'est pas trop mal, mais Phonogram veut un son parfait.
Alors, ils vont réenregistrer "Sultans of Swing". Et passer à la télé. La première TV du groupe se déroule en mai 1979 dans l'émission "The Old Grey Whistle Test". Cette performance a eu lieu trois jours avant la sortie au Royaume-Uni de leur premier single. Et c’est parti !
Le timbre de voix de Mark Knopfler, son jeu de guitare... Et c'est BINGO !
Le 19 mai 1978 reste comme le Happy Day d'un groupe fauché comme les blés, qui va changer de vie.
La version officielle de "Sultans of Swing" est publiée en single, l'album suit dans la foulée. Le groupe connaît un succès fulgurant. Double album de platine au Royaume-Uni. Triple album de platine en Italie. Et 4e plus grosse vente du début 1979 aux Etats-Unis, alors qu'en Grande-Bretagne, le single n'a jamais atteint que la 8e place.
Comme quoi, pas plus que les prophètes, nul n'est sultan en son pays…
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces deux décenn