Le 24 février 1978, Steven Spielberg débarque en France avec « Rencontres du troisième type », une œuvre audacieuse où la musique sert de langage aux extraterrestres. Avec François Truffaut au casting et une mise en scène révolutionnaire, ce film marque un tournant du genre et enflamme l’imaginaire.
Nous sommes le 24 février 1978. Happy Day pour un réalisateur qui, deux ans après les "Dents de la mer", joue sa réputation sur un nouveau long-métrage.
Sorti en novembre 1977 aux États-Unis, ce film de science fiction a pour titre "Close Encounters of the Third Kind".
Il projette sur l’écran une fascination pour la vie extraterrestre et la rencontre pacifique entre humains et créatures venues d’ailleurs, au travers de notes de musique.
Chez nous, le titre est traduit ainsi : "Rencontres du troisième type". Bande-annonce.
Avec cette nouvelle super production, Spielberg décide de s’aventurer dans une histoire plus intime, inspirée par ses souvenirs d’enfance et son admiration pour le ciel étoilé.
Richard Dreyfuss y campe Roy Neary, un homme ordinaire transformé par le contact avec l’inconnu. Le casting est international. François Truffaut fait une apparition remarquée dans le rôle de Claude Lacombe, un scientifique lui aussi fasciné par les signaux aliens.
Spielberg admire François Truffaut. En lui confiant ce rôle, il veut l'impressionner par l'immensité du studio qui a été réservé pour ce tournage.
D'ailleurs, si Truffaut parle français, c'est parce qu'il ne maîtrise pas l'anglais. Spielberg accepte donc qu'il parle sa propre langue dans la version originale et qu'un personnage, l'assistant de Claude Lacombe, traduise en anglais les propos de son collègue. Ce qui n’était pas prévu dans le scénario original…
Dans la version originale, qu'il faut revoir rien que pour cela, Truffaut a droit à deux ou trois répliques en anglais. Le reste, c'est en français.
Au départ, le film doit s'intituler "Watch the Skies", soit les derniers mots du film "La Chose d'un autre monde" (de 1951). Finalement, ce sera donc "Close Encounters of the Third Kind", une expression issue d'un système de classification de Hynek, utilisée en ufologie.
"Rencontres du troisième type" est le film de tous les records. Il détient notamment le record du plus grand nombre de directeurs de la photographie : onze au total. Oscar de la meilleure photographie. BAFTA de la meilleure direction artistique. Et même un Grammy Award l'année suivante pour la musique géniale, signée John Williams.
La critique est mitigée, surtout de notre côté de l'Atlantique. Dans Le Monde, on peut lire ceci : "Ce film n'est ni bon ni mauvais, il est autre. Fantastique dans tous les sens du terme. Sidérant autant que sidéral."
Dans Télérama, par contre, les propos sont moins mesurés : "C'est complètement naïf, débordant d'humanisme candide, à la gloire de l'Amérique nouvelle, post-Nixon, lavée du péché originel, régénérée dans l'idéalisme mystique".
La critique est un peu plus mesurée aux États-Unis. Encore que. Et puis peu importe, 116 millions de dollars de l'époque en recette, près de 304 millions dans le monde.
Le 24 février 1978 ne sera pas le happy day tranquille qu'espérait Spielberg après les Dents de la Mer. Il n'empêche, c'est un immense succès en salle. Qui sera réédité deux ans plus tard, dans une nouvelle version. Mais avec la même trame audacieuse, presque poétique. "Rencontres du troisième type" a peut-être instillé dans notre imaginaire qu'une forme intelligente extraterrestre peut tenter de communiquer avec notre civilisation par le biais... de la musique.
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces 2 décennies