En avril 1974, une blague en studio transforme le titre “C’est la vie, on s’aime” en “C’est moi”. Résultat ? 500 000 exemplaires vendus, numéro 1 en Belgique, au Québec et aux Pays-Bas. Un Happy Day inattendu pour C. Jérôme, né d’un pur hasard sonore.
Nous sommes le vendredi 26 avril 1974. Le label Disc AZ se prépare à sortir le 3e single de l'album "Baby Boy". C Jérôme ne le sait pas encore, mais un titre très personnel va changer de parcours et lui offrir l'un de ses plus grands succès.
Ce sera même l'une des meilleures ventes de l'année en France et en Belgique ! Il y a deux ans, il a connu son premier vrai grand tube, avec ce titre... Consécration sur le plateau de l'émission Samedi-Variétés de la TSR...
Au printemps 1974, le chanteur, qui a grandi près de Nancy et embrassé une carrière de vendeur de chaussures à 16 ans, est à la recherche d'une nouvelle chanson qui fera au moins aussi bien que "Kiss me". Son parolier Jean Albertini se met au travail sur base d'une composition entraînante de Sylvain Garcia.
Titre provisoire "C'est la vie, on s'aime". La chanson raconte l'une de ses amourettes, avec Annette, rencontrée deux ans plus tôt. Depuis leur rupture, C Jérôme n'a pas changé.
L'enregistrement a lieu au studio des Dames, dans le 17e arrondissement de Paris. Problème : Jean Albertini n’est pas convaincu par ce texte. Il trouve les paroles à la fois « banales » et totalement « inspides ». Et c'est sa faute, sa très grande faute.
Jusqu'à ce moment où Dominique Poncet, l'ingénieur du son, se met à plaisanter en ajoutant ces mots à la chanson : « C. Jérôme, c'est moi ». Albertini réplique alors en disant : « Oui, c'est ça, C. Jérôme, c'est moi. »
Il réécrit le texte en quelques minutes à peine. Voilà, nous y sommes; c'est moi, c'est lui, c jerome et cela va TOUT changer...
« C'est moi » sort fin avril 1974, happy day et période bénie pour parler d'amour, alors que le printemps est déjà bien avancé et que la France doit trouver son tube de l'été. Le 45 tours s'écoule à 500 000 exemplaires en France, provoquant un regain d'intérêt pour l'album.
C Jérôme peut d'ailleurs compter sur les copains pour que le titre soit diffusé à fond les ballons. Parmi eux, Jean-Pierre Foucault, qu'il connaît depuis 1969 grâce à Cloclo. Foucault en fera d'ailleurs un animateur radio dans les années 90, alors qu'il dirige la chaîne RMC.
Succès en France, certes, mais, fin avril 1974, l'exportation de "C'est moi" se passe très bien également : numéro 1 aux Pays-Bas, au Québec et en Belgique.
Une aventure qui n'aurait peut-être pas été un succès sans la plaisanterie de l'ingénieur du son. D'ailleurs, C. Jérôme et Jean Albertini remercieront, quelques mois plus tard, Dominique Poncet avec un chèque dont le montant est toujours resté secret.
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces 2 décennies