En 1961, Vince Taylor devient une icône du rock en France. Propulsé par Eddie Barclay, il choque autant qu’il séduit. Émeutes réelles ou non, son allure rebelle et ses excès marqueront l’histoire. Ziggy Stardust s’en inspirera plus tard.
Nous sommes en juillet 1961. À l'affiche à l'Olympia de Paris, des concerts de rock durant 2 jours. Des concerts où vont se produire plusieurs groupes dont Vince Taylor et les Playboys. Et tout cela devant une centaine de personnes.
Ce n'est pas encore leur happy day, mais cela ne saurait tarder. Parce que, dans le public, Eddie Barclay cherche la réplique à Johnny. Et pour cause, l'idole des jeunes est parti chez Philips. Vince Taylor a tout ce qu'il faut. Les actualités Pathé s'intéressent à lui... on le surnomme déjà Monsieur Twist !
Eddie Barclay engage immédiatement Vince Taylor. Pour assurer sa promo, la maison ne recule devant aucune approximation. Ils vont artificiellement gonfler sa biographie et le présenter comme une star du rock en Amérique et en Angleterre. D'ailleurs, il n'est pas né à Hollywood, mais à Londres.
Mais pourquoi mentir ? Pour un objectif bien précis : ridiculiser les Français, disons surtout Johnny.
Problème pour Eddie Barclay. Le 18 novembre 1961, le concert de Vince Taylor au Palais des Sports de Paris ne se passe pas vraiment comme prévu. La presse indique que le spectacle a terminé en émeute.
Le mal est fait, mais cette émeute est un réalité une mise en scène montée de toute pièce, car les images de chaises cassées sont celles d'un concert des Chats Sauvages. Bref, Vince endosse à tort la responsabilité des bagarres.
Cela dit, on ne le surnomme pas archange noir du rock pou rien. Il se produit sur scène avec une grosse chaîne autour du cou et le fameux costume de cuir noir emprunté à Gene Vincent, qui rappelle ouvertement Marlon Brando dans "L'Équipée sauvage". Tout cela lui donne une allure de bad boy.
Ce qui n'arrange rien à son image ? Il boit, il se drogue et il est relativement compliqué à gérer humainement.
Un jour, il se rend à Londres, récupérer de l'argent... on lui donne du LSD, des amphétamines. Pour Fabrice Gaignault, son biographie, il ne redescendra jamais... mais cet épisode lui permettra de devenir immortel ! Explications en 2014 dans une interview sur Europe 1.
Voilà comment un Britannique qu'on a fait passer pour un Américain a plongé dans les travers du rock pour devenir l'inspiration de Ziggy Stardust.
Happy Day le 28 novembre 1961 : la Belgique devrait accueillir ce soir Vince Taylor au Cirque Royal. Un concert qui sera annulé le jour-même par les autorités locales, plutôt refroidies par les prétendues émeutes parisiennes... Bref, c'était une partie de l'incroyable histoire, décousue et résolument rock, de Vince Taylor et les Playboys...
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces 2 décennies