Happy Days

Eurovision 1975 : une édition chaotique mais historique

6 mai 2025 | 4 min 9 sec

Le 22 mars 1975, Karin Falck présente un Concours Eurovision de la Chanson plein d’imprévus : menaces terroristes, tensions diplomatiques, soucis linguistiques… Malgré les problèmes, Teach-In triomphe pour les Pays-Bas avec « Ding-a-Dong ».

Nous sommes le 22 mars 1975. Happy Day pour Karin Falck. Cette présentatrice suédoise va avoir le privilège d’animer le Grand Concours Eurovision de la Chanson, qui se déroule cette année, merci Abba, à Stockholm.

Happy Day, c'est beaucoup dire. Car la préparation de cette édition 75 est semée d'embûches. La loi des séries est celle qu'elle est. Rien ne va se passer comme prévu.

Bon, allons-y courageusement, KARIN nous attend, générique !

Le concours a lieu ce soir dans une magnifique salle d'exposition inaugurée quatre ans plus tôt. L’orchestre est dans une fosse, au pied de la scène. Le programme va durer deux heures et douze minutes. C'est la première fois dans l'histoire du concours que la retransmission dépasse les 120 minutes.

L'orchestre, parlons-en ! Il est dirigé par Mats Olsson. Karin Falck est émue. Elle a répété son texte d'introduction des dizaines de fois, mais bon, ça n'a pas suffit...

Je vous parlais de problèmes, de pépins, de couleuvres… Drame en 4 actes :

  • Les mesures de sécurité doivent être considérablement renforcées, en raisons de menaces terroristes...
  • Les dirigeants de la télévision publique suédoise trouvent que l'organisation de l'Eurovision coûte très cher. Subtilement, de réunion en réunion, ils cherchent à répartir les coûts entre les participants. Mais rien n'y fait, au bout du fil il n’y a personne, la SR doit régler la note toute seule.
  • La France et Malte font cette année leur GRAND retour et la Turquie fait ses débuts. Conséquence : la Grèce se retire par mesure de protestation. Il y a de la friture sur la ligne Chypre.
  • On l'a entendu, Karin Falck a quelques soucis avec l'anglais. Niveau français, ce n'est pas mieux.

Ce soir, dix-neuf chansons sont en piste. Pour l'Irlande, c'est Jimmy Swarbriggs. Pas de bol, il est victime de la grippe durant les répétitions, il sera plus ou moins réparé pour le grand soir.

Le Royaume-Uni mise beaucoup sur les Shadows, mais ce sera peine perdue. La chanson portugaise, Madrugada, est hommage à la Révolution des Œillets. Les responsables du concours ont eu beaucoup de mal à décourager le représentant portugais de monter sur scène avec son uniforme et son fusil.

Et puis, il y a la Belgique, représentée cette année par Ann Christy. Très belle mélodie : "Gelukkig Zijn".

Bon arrêtons le massacre de cette édition 1975. Le suspense également. Le Luxembourg, représenté par Géraldine, se rapproche de la victoire, mais se fait coiffer au poteau par les Pays-Bas, dont ce sera la 4e victoire.

D'ailleurs, happy day ésotérique : c'est la première fois que la chanson d'ouverture du concours arrive sur la première place du podium.

Je me rends compte que je ne vous ai même pas rappelé qui avait chanté cette victoire, c'est Teach-In avec l'inoubliable Ding-a-dong, dont la version anglaise fera le tour du monde et deviendra leur plus grand succès !

On a beau dire, en 1975, l'Eurovision, malgré les couacs, ça ouvre encore les portes de la gloire !

A la suite...

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Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces 2 décennies

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