Le 10 août 1962, Jean Bruel et Tony Andal traversent la Manche en Amphicar 770, voiture amphibie conçue par Hans Trippel. Née d'un rêve des années 30, elle séduit par sa capacité à rouler et naviguer mais son coût de production la condamne en 1968. Ce modèle rare fait le bonheur des collectionneurs.
Nous sommes le 10 août 1962. Happy Day pour deux Français, Jean Bruel et Tony Andal.
Ils réalisent un exploit extraordinaire. Traverser la Manche en 5h50 avec une voiture un peu particulière. Oui, une voiture.
Bienvenue à bord de l’Amphicar 770. Voiture ou bateau, plus besoin de choisir.
Pour comprendre de quoi on parle, il faut rembobiner un peu. Allons-y.
L'histoire de la voiture amphibie nous ramène dans les années 30. Un designer allemand, Hans Trippel, nourrit un rêve, celui d'une voiture qui pourrait rouler sur la terre et naviguer sur l'eau.
Pour y arriver, il prend la base d’une DKW F2. Il ajoute une étanchéité des soubassements et des trains roulants pour créer une alliance entre moteur et hélice.
La Wehrmacht, l'armée allemande, s'y intéresse de très près. Elle y voit plusieurs débouchés militaires. Eins, zwei, drei, polizei… 1000 unités sortiront des chaînes l'année suivante.
Le projet renait dans les années 60. Nous sommes à Paris, en bord de Seine.
Hans Trippel a donc décidé de lancer une voiture amphibie pour le Grand Public. C'est en 1962 que sort officiellement l’Amphicar 770.
C'est certainement une révolution, mais elle nécessite beaucoup de précautions.
Pour passer de la terre à l’eau, il faut…
Verrouiller les poignées supplémentaires des deux portes.
Retirer le bouchon d’évacuation d’eau.
Passer au point mort de la boîte de vitesses.
Et bien sûr lancer les hélices.
Le processus est tout aussi contraignant une fois sorti de l'eau. Mais peu importe. // Hans Trippel a de TRÈS GRANDES ambitions. Il lance l'Amphicar à la conquête de l'Ouest américain !
Bon, c'est un fiasco total. Toutes les unités présentées à la presse coulent, parce que le bouchon d’évacuation d’eau n’a pas été enlevé.
Cela dit, ce qui a raison de l’Amphicar 770, c’est son coût de production. Réalisation à la main, normes de sécurité toujours plus strictes.
Hans Trippel vendra 3 800 unités de son amphicar, mais il doit se résoudre à cesser sa fabrication, en 1968.
Ne boudons pas les rêves d’un ingénieur en ce Happy Day du 10 août 1962, l'Amphicar 770 ne sait pas encore que sa vie sera éphémère, mais que les 3 500 exemplaires restants vont s'arracher, six ans plus tard, pour des sommes absolument folles.
La malheur de Hans Trippel fait le bonheur des collectionneurs. Une véritable leçon de Twist...
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces deux décenn