Le 1er mars 1963, Robert Cogoi adapte en français « Eenzaam zonder jou » de Will Tura, transformant le hit flamand en « Je m’sens très seul ». Ce succès propulse Cogoi sur la scène francophone et ouvre la voie à sa participation à l’Eurovision 1964. Une rencontre musicale historique.
Nous sommes le 1ᵉʳ mars 1963. Une solitude venue du Nord et des Corons va offrir à un chanteur hennuyer un immense succès.
Il s'appelle Mirko, il est d'origine slovène et il est né en 1939 à Châtelet. Il a beau être passionné par la musique, il doit se trouver un vrai métier. Alors, il suit des études d’électromécanicien à l'Université du Travail de Charleroi.
Ce qui ne l'empêchera pas le 22 avril 1962, de participer à un concours de chant au casino d'Ostende.
Un concours où il va remporter le prix international des variétés, avec CETTE chanson.
Pour pouvoir participer, il a dû trouver un nom de scène. Ce sera Robert Cogoi.
Robert, c'est le surnom affectueux que lui donne sa maman.
Le prix en poche, il est aussitôt engagé par la maison de disques Philips et par Radio Luxembourg.
Cette année-là, il entend une chanson qui va le bouleverser. Elle dit "Ik ben zo eenzam, eenzam zonder jou".
Cette voix, c'est celle de Will Tura, qu'on surnommera bientôt le Elvis belge. "Eenzaam zonder jou" est un énorme succès en Flandre et aux Pays-Bas. Le single se vend à 60 000 exemplaires en 1962.
Cette chanson, qui raconte la solitude d'un homme sans une femme, deviendra le plus grand succès de Will Tura.
Elle sera même reprise, quelques bouquets d'années plus tard, par Arno.
Mais revenons en 1963. Robert Cogoi adore cette chanson et veut lui donner un destin en français. Il n'ira pas bien loin chercher les paroles.
Traduit du néerlandais, "Eenzam zonder jour" devient "Je m'sens très seul".
Voilà, le public francophone ne connaît pas Will Tura, il entend la mélodie pour la première fois et ces paroles qui sonnent juste.
"Et même quand mes amis m’invitent
Le temps ne passe pas bien vite
Quand tu es loin, plus rien ne va"
Et c'est le jackpot d’Ostende à Paris en passant par Châtelet et par Spa. Cette notoriété permet à Robert Cogoi de représenter la Belgique au Concours Eurovision de la chanson en 1964, avec ce qui deviendra son 2ᵉ plus grand tube, "Près de ma rivière".
Mais le 1er mars 1963 restera comme le Happy Day de Robert Cogoi qui, un an après avoir enflammé la Casino d'Ostende, prouve à Will Tura que, décidément, la solitude, ça n'existe pas…
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces deux décenn