Le 13 mars 1966, Paul Vanden Boeynants prête serment comme Premier ministre belge. Fils de bouchers, ancien prisonnier de guerre, il gravit les échelons au PSC. Son mandat est marqué par la crise de Leuven, qui entraîne sa démission en 1968. Plus tard, il sera rattrapé par des affaires judiciaires.
Nous sommes le 13 mars 1966. Happy Day pour un certain Paul. Il va prêter serment devant le Roi des Belges et devenir premier Ministre. En 66, Paul Vanden Boeynants a déjà reçu le surnom de VDB. C'est un bruxellois et il parle néerlandais. D'ailleurs, pour lui, les flamands et les wallons sont faits pour s'entendre. Même s'il leur reconnaît quelques différends. Rien de pire que la différence entre les parisiens et les marseillais... en tout cas c'est son avis !
Quand on sait que la crise linguistique aura raison de son gouvernement, cette mise sous le tapis est plutôt cocasse, disons un peu trop optimiste.
N'empêche, en mars 1966, VDB en est persuadé, la Belgique va se relever.
Cette année, il fête son 47e anniversaire. Son histoire n'a pas croisé les grandes écoles. Et c'est ça qui le rend plutôt sympathique, disons nouveau, aux yeux des Belges. Ses parents étaient bouchers, originaires de Malines. Il n'est pas très bon élève. Alors il fait des études en boucherie, à son tour. En parallèle, il joue au football à l'Union Saint Gilloise, mais une blessure au genou va l'empêcher d'aller plus haut.
Paul Vanden Boeynants fait son service militaire en 1938 et en 1939. Et puis, boum. Le Président du Conseil Edouard Daladier parle aux Français depuis son bureau, à Matignon.
La guerre éclate. En 1940, VDB est fait prisonnier. Il est envoyé au Stalag où il est interprète. Il sera libéré comme Flamand en janvier 1941. Trois ans plus tard, il ouvre une école professionnelle de boucherie-charcuterie.
Encouragé à faire de la politique, VDB rejoint le Parti Social Chrétien en 1948. Il apportera d'ailleurs son soutien à Léopold III pendant la Question royale. Pour les Belges, c'est un parlementaire efficace. Il défend les intérêts des commerçants, un domaine qui n'a aucun secret pour lui.
De 1966 à 1968, il est Premier ministre. La Belgique est en proie à d'énormes difficultés, économiques notamment. Les pouvoirs spéciaux sont accordés.
Et puis arrive le 7 juin 1966, manifestation géante des étudiants flamands. Ils exigent le départ des francophones de Leuven. Quelques mois plus tard, le 7 février 1968, l’affaire Leuven a raison du gouvernement belge.
Il s'est laissé déborder par les querelles linguistiques. VDB, Paul Vanden Boyenants, alors premier ministre, annonce sa démission. Il le reconnaît, il a peut-être commis une erreur de jugement.
L'année suivante, il sera nommé ministre d'État, mais de lourds soupçons d'affairisme vont alors commencer à le poursuivre. Il sera condamné, dans les années 80, pour fraude fiscale. Sans oublier son rocambolesque enlèvement. N'empêche, celui qu'on appellera « le (vieux) Crocodile » aura marqué l'histoire de notre pays. Et ce petit fils de commerçant aura connu, le 13 mars 1966, un coup de pouce du destin ou un coup de chance, c'est selon.
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces 2 décennies