Le 19 juin 1970, L’Étreinte, film franco-belge de Pierre Drouot et Paul Collet, suscite scandale et censure pour ses thèmes érotiques et audacieux. Interdit puis amputé, il devient symbole de la lutte pour la liberté artistique, avant de trouver son public à Bruxelles.
Nous sommes le 19 juin 1970. Happy Day pour les amateurs de cinéma olé olé. Un film doit arriver sur les écrans en France et en Belgique, mais il va semer la controverse. Réalisé par Pierre Drouot et Paul Collet, ce long-métrage de 1h42 s'inspire de l’esprit sulfureux du roman "Histoire d’O".
Ce film va bientôt goûter à l’amertume de la censure.
Son tournage a lieu quelques mois plus tôt, en...
"L'étreinte", c'est son titre. C'est une coproduction franco-belge, un film qui veut explorer les désirs, les corps et la liberté, dans une époque où, malgré 1969, les mœurs commencent à peine à s’assouplir, en tout cas à la télévision et au cinéma.
Ses auteurs, Drouot et Collet, tentent un pari risqué : pousser plus loin les limites de la représentation érotique sur grand écran.
Ce film, c'est l'histoire de Gisèle, une jeune fille naïve, engagée comme gouvernante par Michel, un bourgeois libertin. Entre eux vont se développer des rapports de domination, subtils et raffinés, mais dérangeants.
Gisèle est couverte de cadeaux... cadeaux qui correspondent parfaitement aux imaginaires érotiques de l'époque.
Puis arrive Léni, une amie de Michel, qui profite de l'absence de ce dernier pour tenter de faire prendre conscience à Gisèle de son aliénation. Et du rapport de domination qui s'est installé...
Le film suscite fascination, malaise et révolte.
En 1969, au Festival National du Film Belge d’Anvers, la projection de L’Étreinte est purement et simplement interdite.
Neuf réalisateurs flamands retirent leurs œuvres du festival en signe de protestation. Le film est alors perçu comme un symbole : celui du combat contre la censure et du droit à la création.
En France, la situation n’est pas plus clémente. D’abord frappé d’interdiction totale, L’Étreinte subit une amputation d’une dizaine de minutes afin d’obtenir une autorisation de sortie. Il sera interdit aux moins de 18 ans.
Chez nous, il faudra attendre le soutien de la Cinémathèque de Bruxelles pour que L’Étreinte vive sa vie de film libre et son Happy Day. Censuré de toutes parts, il pourra enfin être projeté à Bruxelles, la traversée durera toute l'année, pour vaincre les maléfices, jusqu'à la fin de soixante-dix...
Le podcast Happy Days vous replonge dans les années 60 et 70, revisitant la folie musicale, les icônes comme Johnny, Brel ou les Beatles, et les grands événements culturels et scientifiques de l'époque. Chaque épisode propose un voyage nostalgique à travers les souvenirs marquants de ces 2 décennies